La mobilité électrique et l’énergies renouvelables

Noa Khamallah

La mobilité électrique a connu une croissance rapide dans le monde entier, une tendance qui devrait se poursuivre dans les 5 à 10 prochaines années en raison de la réduction progressive du coût des batteries. L’Agence internationale de l’énergie estime qu’il y aura plus de 56 millions de véhicules électriques en 2030. L’adoption généralisée des véhicules électriques peut contribuer, d’une part, à réduire les émissions de gaz à effet de serre et, d’autre part, à optimiser l’utilisation de l’électricité produite à partir de sources renouvelables dans notre vie quotidienne.

Le transport est l’un des facteurs les plus polluants

En Europe, l’industrie des transports a été le seul grand secteur à augmenter ses émissions de CO2 depuis 1990. Une part importante de ces émissions est liée à l’augmentation des déplacements en voiture à l’intérieur et à l’extérieur des centres urbains. En fait, les transports publics ne sont pas considérés comme suffisamment confortables ou fiables pour abandonner l’utilisation de la voiture.
Dans tous les secteurs (y compris les transports), plus l’utilisation de l’électricité est importante, plus le potentiel d’énergies renouvelables et d’abandon des combustibles fossiles est important.

Transports publics électriques et automatisés

La décarbonisation totale du réseau de transport d’une ville nécessite la collaboration de plusieurs acteurs, tels que les conseils municipaux ou les fournisseurs d’énergie. Par Exemple, Paris a développé un écosystème de mobilité appelé « Mobility Nation ». Cet écosystème réunit des organisations publiques et privées pour favoriser l’innovation dans ce domaine.

Optimiser les énergies renouvelables

Noa KhamallahL’un des avantages les moins connus de l’adoption de la mobilité électrique est qu’elle peut contribuer à optimiser l’utilisation des énergies renouvelables. Parfois, l’énergie produite à partir de ces sources (éolienne et solaire) ne peut pas être pleinement exploitée, car la consommation est insuffisante.

Cependant, l’adoption croissante des véhicules électriques peut contribuer à résoudre ce problème, que ce soit au niveau local ou mondial, car de nombreux véhicules électriques sont chargés la nuit, ce qui évite le gaspillage des ressources renouvelables.
Les habitudes de recharge des véhicules auront évidemment un impact et vont entraîner de nouveaux défis dans l’organisation du réseau électrique.

Impacts sur le réseau électrique

Noa KhamallahLes réseaux « basse tension » des zones urbaines sont plus susceptibles d’être affectés par ces changements d’habitudes de consommation. Actuellement, une zone résidentielle urbaine moyenne comptant environ 250 ménages est alimentée par une sous-station de 250 kVA, avec une consommation de pointe de 180 kVA entre 18 et 23 heures.

Si l’on ajoute à ces habitudes de consommation la recharge de 60 véhicules électriques la nuit, on constate un pic de consommation deux fois plus importante, avec une demande sur le réseau d’environ 360kVA pendant la même période. En pratique, cela impliquerait la nécessité de quadrupler la capacité installée de la sous-station afin d’assurer une distribution d’électricité sans interruption.

Par ailleurs, pour contourner ce problème, il faudra mettre en œuvre des solutions de tarification intelligente et de raccordement des véhicules au réseau.

En conclusion, l’adoption généralisée de la mobilité électrique peut contribuer à un système de gestion de réseau plus efficace. Mais ce système doit encourager la micro-production d’énergie et absorber davantage d’électricité produite à partir d’énergies renouvelables.